TECHTALKS #1 De quel progrès technologique voulons-nous ?

2020.08.03


TECHTALKS #1

DE QUEL PROGRÈS TECHNOLOGIQUE VOULONS-NOUS ?

La rédaction du magazine Challenges lance, en partenariat avec Huawei, les « TechTalks », nouveaux formats de débats d’experts, pour parler des enjeux qui touchent le monde de la tech aujourd’hui.

Au programme du premier TechTalks, une question : « De quel progrès technologique voulons-nous ? » Cette question est plus que jamais d’actualité. Nos sociétés sont balayées d’une part par une révolution technologique « permanente » et d’autre part par des crises systémiques, actuelles et futures, qui remettent en cause nos modes de vie.

Au cœur de ce débat, la place de l’innovation technologique est centrale.

La crise sanitaire que nous traversons a profondément bousculé notre quotidien. Le numérique a permis, et ce à bien des égards, de maintenir les liens qui unissent notre société, pour continuer à travailler et nous permettre de préserver nos vies sociales et familiales.

À l’heure où le « monde d’après » se dessine, quelle place souhaitons-nous donner à la découverte scientifique ? Quels rôles peuvent jouer les innovations technologiques pour construire ce « nouveau monde » et prévenir les prochains épisodes épidémiques ? Quelles conséquences dans nos modes de vie et l’organisation de nos structures sociales comme l’entreprise ?

Autant de questions que se propose d’aborder ce premier TechTalks, en compagnie de trois invités :

•             Nicolas BRIEN, président de France Digitale et de l’European Startup Network ;

•             Gilbert CETTE, professeur d’économie à l’Université Aix-Marseille, économiste spécialisé sur les sujets d’emploi, de croissance et de réformes structurelles ;

•             Jacques BIOT, administrateur de Huawei France, ancien président de l’École polytechnique.

À travers une image, une personnalité, un chiffre et une question des lecteurs de Challenges, ces experts nous livrent leurs réflexions sur la place qu’occupe et occupera le progrès technique dans le « monde d’après ».

À la veille de l’apparition d’une « singularité technologique » prophétisée il y a plusieurs années, nos invités avancent un optimiste réfléchi et exempt de toute naïveté. L’intelligence artificielle, ou tout du moins « l’intelligence augmentée » comme le rappelle Gilles FONTAINE, a-t-elle besoin de garde-fous ? L’Histoire nous enseigne que si le progrès a toujours créé des réactions de peur, la réalité dément les pronostics et les solutions ont souvent surgi de découvertes scientifiques. C’est le mode d’organisation démocratique de nos sociétés, nos choix collectifs et l’éducation aux questions numériques qui feront la différence et qui constitueront les meilleurs garde-fous.

La promesse de l’intelligence artificielle, utilisée à bon escient et couplée avec les outils numériques comme la 5G, est ainsi en adéquation avec une utilisation raisonnée de nos ressources. La 5G permet en effet la mise en place d’une écologie « non punitive », selon Jacques BIOT, qui donne à chacun les moyens d’agir en tenant compte de ses contraintes.

De très grandes transformations sont en ce sens à prévoir, et il revient aux politiques de mener ces transformations et de nous donner les clés d’action. Pour Jacques BIOT, la solution aux questions éthiques se trouve dans le dialogue entre le politique et le scientifique, au service du bien commun. Une chose semble se dessiner selon l’ingénieur, nous allons bien vers « une période dans laquelle les technologies vont permettre de maintenir et de créer des emplois ».

La crise sanitaire aura, à cet égard, été un formidable accélérateur de la transition numérique. À ce titre, le télétravail est une « mise en œuvre formidable de l’économie digitale, qui permet à la fois d’augmenter le bien-être des collaborateurs et en même temps la performance des entreprises », selon Gilbert CETTE. Il alerte néanmoins sur la nécessité de prendre en compte les métiers qui n’offrent pas cette possibilité de travailler à distance, nous invitant collectivement à réfléchir à des compensations. Nos experts appellent conjointement de leurs vœux une réflexion politique approfondie sur le télétravail, Nicolas BRIEN ajoutant la nécessité de la mise en place d’un grand « Grenelle du télétravail ».

Se pose donc désormais l’enjeu de « l’après ». Durant la crise de la Covid-19 et notamment en période de confinement, c’est, selon Nicolas BRIEN, « le numérique qui nous a permis de tenir ». En effet, « il nous a permis de garder des activités humaines, du lien social, une continuité des services publics ».

Il convient désormais de capitaliser sur les possibilités qu’il offre pour soutenir la relance économique.