Vers un partenariat de confiance dans la mise en place de réseaux 5G dans l’Union européenne

2020.04.15

Vers un partenariat de confiance dans la mise en place de réseaux 5G dans l’Union européenne

Ken Hu, vice-président, Huawei

La cybersécurité est essentielle pour instaurer la confiance dans le monde numérique

Avec la prolifération mondiale de nouvelles technologies comme la 5G, le cloud computing, l’internet des objets (IoT) et l’intelligence artificielle (IA), les risques de cybersécurité augmentent. En tant que fournisseur mondial de technologies, Huawei est parfaitement conscient de l’importance de la cybersécurité pour garantir la confiance dans le monde numérique que nous partageons tous. Malheureusement, la cybersécurité est de plus en plus mêlée à des problèmes géopolitiques, à des barrières commerciales et à une baisse de confiance entre les nations. Or, la suspicion motivée par des raisons politiques ne résout pas les problèmes ni n’améliore la cybersécurité. Souvent, le sujet sert d’ailleurs de prétexte pour ériger des barrières commerciales, ce qui occulte davantage les vrais enjeux.

Des solutions efficaces doivent toujours s’appuyer sur des faits. Huawei encourage toutes les parties prenantes de l’écosystème numérique à évaluer les risques de manière rationnelle, objective et factuelle. La cybersécurité implique de nombreux éléments et parties prenantes. Une approche collaborative à l’échelle de l’ensemble de l’industrie et de la société est donc essentielle pour améliorer la gouvernance systématique de la cybersécurité pour tous.

La cybersécurité est la priorité absolue de Huawei. Nous nous engageons à garantir des opérations sécurisées et stables sur les réseaux clients. Huawei opère désormais dans plus de 170 pays et régions, fournissant des services à plus de trois milliards de personnes dans le monde. Notre équipement n’a jamais provoqué de panne de réseau à grande échelle et nous n’avons jamais connu de grave violation en termes de cybersécurité. Huawei n’a jamais rien fait pour compromettre la sécurité des réseaux ou des appareils de ses clients. Il n’existe aucune preuve de telles actions.

Le débat récent portait sur plusieurs questions : la cybersécurité est-elle un problème politique ou technique ? Le pays d’origine d’un équipementier est-il un facteur de risque pertinent ? Les réseaux 5G sont-ils moins sécurisés que ceux de la 4G ? Les fournisseurs d’équipement peuvent-ils contrôler les données qui passent par les réseaux de télécommunication ? Un fournisseur d’équipement peut-il désactiver le réseau d’un opérateur avec un « coupe-circuit » ? En tant que fournisseur mondial de technologies, Huawei essaie toujours de prendre une position claire sur des questions comme celles-ci afin que les gouvernements, l’industrie et les autres acteurs puissent analyser correctement les problèmes et trouver des solutions efficaces.

Les enjeux géopolitiques ne doivent pas compromettre l’énorme potentiel de l’économie numérique

Les technologies de l’information et des communications (TIC) contribuent à libérer l’énorme potentiel de l’économie numérique. L’économie numérique mondiale a connu une croissance 2,5 fois plus rapide que celle du PIB mondial au cours des quinze dernières années. L’économie numérique produira l’équivalent de 23 billions de dollars américains en nouveau potentiel économique d’ici à 2025. En d’autres termes, à cet horizon, l’économie numérique représentera près du quart (24,3%) du PIB mondial.

La 5G joue un rôle majeur dans cette croissance accélérée. Selon les données de la GSM Association publiées à Barcelone en 2019, le nombre de connexions 5G atteindra 1,4 milliard d’ici à 2025 et celui des connexions IoT mondiales triplera pour atteindre 25 milliards. La 5G contribuera à hauteur de 2,2 milliards de dollars américains à l’économie mondiale au cours des quinze prochaines années, les secteurs de la fabrication, des services publics, des services professionnels et financiers bénéficiant le plus de la nouvelle technologie.

Bien que le monde soit toujours plus connecté, près de la moitié de la population mondiale n’a toujours pas accès à Internet. La connexion va au-delà de la commodité. Elle stimule également l’inclusion économique de base. En rendant le numérique universel, abordable, ouvert et sécurisé, nous pouvons rassembler plus de personnes et faciliter des progrès fondamentaux qui concernent le plus grand nombre. Les appareils et les systèmes deviendront de plus en plus intelligents et connectés dans les procédures gouvernementales et les applications industrielles intersectorielles.

En tant qu’entreprise indépendante, Huawei respecte les normes établies

Huawei est une entreprise indépendante, engagée à soutenir les opérations sécurisées des réseaux et services de nos clients. Aucun gouvernement ni aucune tierce partie ne détient d’actions de notre société, n’intervient dans nos opérations ou n’exerce d’influence sur nos prises de décision. Bien que nous ne soyons pas une entreprise publique, nous respectons de nombreuses normes et standards établis pour les entreprises publiques, notamment en publiant un rapport annuel audité par KPMG, qui est un organisme indépendant. Nous nous y tenons pour donner aux personnes extérieures à notre entreprise une assurance supplémentaire de notre intégrité commerciale, de notre indépendance et de notre transparence financière.

Les discussions autour de la 5G mises à part, nous croyons fermement qu’en aucun cas une entreprise ne devrait être obligée de céder les données de ses clients à un gouvernement à des fins malveillantes. Nous attendons de chaque entreprise avec laquelle nous travaillons une indépendance totale, et nos partenaires peuvent attendre de nous la même chose. Cela s’applique non seulement à la 5G, mais à toutes les activités que nous menons, que ce soit en Asie, en Europe, aux États-Unis ou partout ailleurs.

Il y a eu beaucoup de débats autour de la loi chinoise sur le renseignement et ses effets sur notre entreprise. Certains groupes de législateurs affirment que la loi chinoise autorise le gouvernement à forcer les entreprises à récolter des renseignements en son nom. Ce n’est tout simplement pas vrai. Le gouvernement chinois a été clair et explicite sur le sujet, de même que de nombreux juristes et praticiens du droit indépendants : les demandes d’aide de la part du gouvernement doivent être conformes à la loi. Aucune loi chinoise n’autorise l’agence nationale de renseignement à exiger d’un fabricant d’équipements de télécommunication le recueil d’informations, l’implantation de portes dérobées (backdoors) ou la désactivation de réseaux clients.

Pour être clair : le gouvernement chinois n’interfère pas avec nos activités ou la sécurité de nos produits. Si l’on nous forçait à faire des choses parmi celles que je mentionne, d’où que provienne l’ordre, nous le rejetterions catégoriquement. Nous avons été très clairs sur ce point : si jamais nous nous retrouvions en position de devoir compromettre notre indépendance, la sécurité de nos produits, les réseaux de nos clients ou la sécurité des États-nations étrangers, nous préférerions fermer l’entreprise plutôt que violer nos principes.

La focalisation sur des éléments non pertinents comme le pays d’origine d’un fournisseur ne fera pas avancer la résolution des problèmes de sécurité. Si notre approche de gestion des risques est basée sur l’émotion ou le préjugé, les résultats seront inefficaces et nous ne pourrons pas profiter des innombrables opportunités apportées par la technologie de la 5G. Les gouvernements et l’industrie devraient plutôt travailler ensemble sur des normes de cybersécurité unifiées. Des normes qui soient neutres sur le plan technologique et s’appliquent de la même manière à toutes les entreprises et à tous les réseaux.